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« Wanna play with me ? { Bell »
Aelin ;

Aelin
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Les souterrains, sordides pour certains, est presque devenu l’air de jeu préféré de l’Algiz renarde à la chevelure rosée. Elle connait les lieux comme sa poche et les arpentes sans crainte, ces lieux sont presque les siens après tout.  Un sourire satisfait dessiné sur ses lèvres, elle se promène un peu après avoir vendu un objet précieux pour une belle petite somme d’argent. Il n’était même pas midi que le commerce était déjà florissant…Autant dire que cette journée avait tout pour être belle. Du moins, jusque-là.

C’est l’un de ses informateurs qui vient lui apprendre la nouvelle en le lui murmurant à l’oreille. Ils sont devant, et derrière, et c’est elle qu’ils veulent. Bien sûr, cela fait un moment que l’on essaye de l’attraper, mais toujours sans succès jusque-là. Et elle n’a pas véritablement l’intention de faire pencher la balance en leur faveur aujourd’hui. Elle le remercie d’un signe de tête et lui confie son butin en lui promettant une confortable commission pour lui rendre le petit service de l’en délester pour le moment. Personne n’oserait la voler, de toute façon. Elle le laisse donc partir en toute confiance.

Par la suite elle se dirige dans un petit couloir, quelques pas plus loin sur sa gauche. Elle sait que ce petit couloir n’est pas très long et qu’il mène dans un cul-de-sac. Elle sourit, parce que sa mise en scène l’amuse déjà, et parce qu’elle ne pourra plus le faire par la suite. Elle passe une main dans ses cheveux, pour se décoiffer un peu –mais pas trop. Elle s’installe dans un coin de la pièce, ramène ses genoux contre elle et croise ses bras sur ses genoux. Enfin, elle y plonge la tête et se met à pleurer. Ils vont arriver dans quelques instants. Et elle fera une parfaite victime de la reine du marché noir.
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Bell
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«Mon général ! Une civile dans cette rue.»

Le tumulte d'acier s'estompa. Le peloton d'Algiz, séparé en deux rangées afin de passer les étroites ruelles des bas-fonds, s'arrêta à hauteur du croisement et fit face aux bâtiments. Les soldats semblaient à l'affût, comme préoccupés par l'atmosphère mystérieuse des environs : pour la plupart, c'était la première fois qu'ils descendaient dans le côté sombre de Valtac, et la vision impropre du lieu ne leur plaisait probablement guère.

Le général, en tête de file, s'avança jusqu'au chemin où s'était engouffré Olof deux minutes plus tôt. Il pencha la tête, fronçant les sourcils, et aperçut l'air benêt de son sous-fifre dans l'obscurité. Il se tourna alors vers la formation.

«Prenez donc une pause.»

Et il ne patienta pas une seconde de plus pour rejoindre l'Algiz qui, les bras croisés, attendait tranquillement aux côtés d'une jeune femme recroquevillée.

«Eh bien, Olof. Il n'est point courtois de faire ainsi peur aux demoiselles du peuple, et d'autant plus lorsque c'est au point de leur faire verser une larme. Regarde comme celle-ci semble effrayée, le dos mal calé contre la froide caillasse. Tu devrais avoir honte.»

Le visage du soldat se décomposa, crédule comme à son habitude.

«Mais, mon général, ce n'est pas, euh.. Ce n'est pas moi, vous savez, hein ?»

«Oui. Maintenant, recule.»

Olof souffla un soupir mi-soulagé, mi-honteux, et d'un pas de géant, se décala en arrière pour laisser champ libre à son supérieur.

«Une autre fleur dans ce marais, je le crains.»

Il s'approcha, et sans détour, fit en sorte de s'accroupir pour se placer à hauteur d'yeux. Le général, pour cette fois-ci, avait décidé de ne pas enfiler son armure ; il avait fais équiper ses soldats le plus légèrement possible afin que, quoi qu'il advienne, ils puissent se mouvoir aisément sur les terrains esquintés des souterrains.

«Demoiselle ?»

Un sourire sur le visage, il tenta d'accrocher son regard.

«Ne pleurez point. Je suis le général Bell Harper, dirigeant des armées d'Ilmyde. Si c'est de protection dont vous aviez besoin, alors vous n'avez plus rien à craindre. Puis-je vous demander qu'est-ce qui vous pousse à un tel chagrin ? Je ne sais que trop bien que ces environs sont exempts de sûreté ; car aussi long que soit le bras de la milice de Valtac, il ne semble pas l'être assez pour atteindre ce taudis.»

«Mais ça va changer, hein.»

«Oui. Tout comme l'affirme mon brave Olof, sans réelle autorisation d'ouvrir la bouche soit dit en passant, nous sommes ici pour mettre un terme à la pseudo-gangrène qui se terre en ces murs. Une opération fort optimiste, si vous voulez mon avis, mais si je puis répondre à vos maux, mademoiselle, alors demandez et vous serez exaucée.»

Il tendit lentement sa main en avant, comme pour l'inciter à la prendre.

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Les soldats s’activent. Prise dans son rôle elle ne les regarde pas, mais elle entend leurs pas lourds d’homme entrainés. Elle entend quelqu’un s’approcher mais ne bouge pas plus. Heureusement qu’elle n’est pas une véritable jeune fille sans défense qui vient de se faire agresser. Ce soldat manque tellement de tact et de délicatesse qu’il aurait pu la traumatiser encore plus que l’agression elle-même. Amusant. Et dire qu’ils étaient là pour « protéger » la population. Les bas quartiers n’étaient probablement pas leur priorité.

L’homme interpellé par le soldat sans tact –le général, visiblement-  s’approche et échange quelques mots avec son soldat. Si elle n’était pas en pleine comédie, elle aurait pu rire de cette mise en scène. Elle ne pouvait reconnaitre que quelques qualités à cet homme, bien qu’elle ne le connaissait pas encore. Il avait été assez bon pour la trouver –oh mais ça il ne le saurait jamais- et en plus il avait de l’humour. Fort dommage qu’il ne figure pas parmi ses hommes. Fort dommage.

A peine interpellée elle lève un regard humide vers l’homme. Elle prend le temps de le contempler alors qu’il se présente et lui offre quelques mots réconfortants et interrogations. Diantre. Il est doué, il a de l’humour et en plus il est beau garçon. Quel gâchis, son potentiel aurait tellement était mieux exploité à ses côtés que dans une armée qui ne sert à rien en ces lieux –fait qu’il avoue bien volontiers d’ailleurs. Et le pauvre homme n’est pas aidé, avec des hommes comme celui qui lui tourne autour depuis tout à l’heure.

Elle prend sa main bien volontiers, et se redresse avec son aide. De son autre main, elle essuie grossièrement ses larmes. Quelle bonne comédienne, tout de même, il est tombé droit dans le panneau. Mais il n’est pas temps de se relâcher, il n’est jamais trop tard pour se faire prendre et elle se doit de rester dans son rôle jusqu’au bout. « Je crains que plus personne ne puisse m’aider désormais… » Elle lâche –presque à regret- la main du soldat. « Cette femme m’a agressée pour me dérober mon collier. Il n’avait pas de grande valeur, mais c’était un héritage familial…Et maintenant le voilà perdu à jamais. » Elle baisse la tête, la mine triste. En réalité, elle a juste envie d’éclater de rire, mais ne laisse rien paraitre.

Finalement, elle relève la tête vers le brave homme qui lui a tendu une main salvatrice –ou pas. Son regard s’illumine d’une lueur d’espoir. Elle n’aurait jamais cru que le théâtre l’aiderait à ce point dans la vie. « Mais peut-être que si vous la rattrapez elle l’aura toujours sur elle ? » Elle sent que ça va être dur de garder de rôle trop longtemps. Mais elle aime les challenges.
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«Une bien triste nouvelle. Il n'est rien de plus précieux que la valeur sentimentale, demoiselle, car si les objets vieillissent et se flétrissent, la mémoire, elle, ne périt jamais avec le temps. Il est pour cela plus avisé de la loger en son for intérieur, plutôt que de la laisser s'incarner dans des choses tangibles, susceptibles de disparaître.»

Il tourna la tête vers son subordonné, un air de malice collé au visage.

«Olof, fais donner l'ordre aux soldats de se disperser dans les ruelles. Je veux cinq groupes de trois, et qu'ils ne se séparent sous aucun prétexte : ces pavés appartiennent autant à notre souverain qu'à la reine du marché noir, et quoi qu'on en dise, ses hommes sont plus futés qu'ils en ont l'air. Oh, et fais en sorte que le groupe frontal accélère le pas : qu'ils me trouvent les femmes en possession d'un collier, cela ne doit pas courir les rues.»

L'Algiz salua bruyamment, et se dirigea d'un pas pressé jusqu'au peloton.

«Vous, mademoiselle, me feriez l'honneur de m'accompagner sur le chemin ? Je pourrais, par la grâce de Grayling, récupérer votre bien et vous le rendre par la suite, mais j'ai bien peur de trouver l'ennui en ces lieux vétustes. Olof est un brave gaillard, je le concède. Cependant, son charisme n'a d'égal que celui du fonctionnaire habitué des tavernes arrosées, et si je pouvais choisir entre sa présence et celle d'une charmante fleur telle que vous, la réponse ne ferait aucun doute.»

Le général la gratifia d'un de ses plus beaux sourires, les yeux plongés dans les siens, comme s'il cherchait à harponner son approbation avant même qu'elle ne puisse y songer. Il attendit un instant, et se plaça de façon à lui faire suivre le mouvement.

«Venez donc.»

Il mima alors une quinte de toux.

«Olof nous suivra, mais n'ayez crainte : il ne dira pas un mot. Je ne vous cache pas que, par simple protocole, j'aurai quelques questions à vous poser sur les environs. Non pas que je vous soupçonne particulièrement, demoiselle, mais tout être foulant ces pierres est, à mon goût, un potentiel allié de la maîtresse des lieux. Qui sait, peut-être faisiez-vous la comédie afin de tromper la vigilance de mes soldats ?»

Comme promis, le lieutenant, après avoir dispensé les ordres du général, vint se placer en fin de marche. Bell lança un regard par-dessus son épaule à sa protégée. Un regard perçant, très vite remplacé par un discret sourire en coin.

«Pardonnez mon manque de tact. C'était une mauvaise blague, je ne puis croire en aucun cas que vous soyez liée de près ou de loin à ces bandits. Permettez-moi toutefois d'abuser de votre bonté : auriez-vous des informations qui, par chance, pourraient être utiles à l'armée d'Ilmyde ?»

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Elle retient ce sourire malicieux qui la caractérise tant de se dessiner sur son visage. L’idée que même les soldats du Roi –et pas n’importe lesquels- considèrent que ces rues pavés lui appartiennent tout autant qu’au souverain du pays la ravie, et montre également la notoriété qu’elle a pu acquérir ces dernières années. Sans le savoir, il complimente également ses hommes. Sans doute doit-il reconnaitre en elle l’adversaire de taille qu’elle voit en lui. Si seulement elle pouvait briser cette barrière entre eux...Le convaincre de travailler avec elle. Peut-elle véritablement se pencher sur la question ? Elle y réfléchira, au moins.

La renarde sèche ses dernières larmes factices mais garde un facies juvénile, tandis qu’elle acquiesce d’un signe de tête à la demande du brave soldat. Elle sourit même, amusée, en posant le regard sur le pauvre Olof qui n’avait probablement rien demandé, bien qu’il ait des remarques un peu simplettes par moment. Oh, cela ne dure qu’un instant, un court instant. Consentante pour suivre le mouvement, elle n’aurait su dire s’il cherchait à la forcer, si elle avait véritablement le choix. Mais qu’importe. Elle s’amusait beaucoup de cette situation et il semblait à des lieux de se douter de quoi que ce soit.

Elle l’écoute, silencieuse, attentive. Un bon général, un gars qui réfléchis. Que de capacités et de compétences gâchées à être du mauvais côté. Doute-t-il vraiment ou tente-t-il de mettre un doute qu’il balaye immédiatement dans de nouvelles paroles pour rassurer la « victime » de cette histoire ? Oh elle l’ignore mais son jeu en restera inchangé, elle ne vacille pas si facilement. « Peut-être…Murmure-t-elle. Rien que vous ne sachiez déjà, j’en ai peur. Je connais son nom, Aelin est tristement connue, sans doute jusque dans vos rangs tant elle fait parler d’elle. » Que de popularité.

Elle passe une main dans ses cheveux, toc classique mais ô combien efficace d’une gêne inexistante. « L’avez-vous déjà vue ? Car je suis capable de vous la décrire… » Après tout elle vient de l’agresser, non ? Alors, à quoi a-t-elle envie de ressembler ? Elle s’amuse à imaginer différentes versions d’elle dans son esprit. « Je connais assez bien les lieux également, si vous voulez un guide. N’y voyez là aucune critique mais…je ne vois pas souvent de soldats dans les bas quartiers. Puis-je vous demander pourquoi ? » Aelin peut être critiquée pour bien des choses. Mais elle prend soin des gens qui sont ici. Contrairement à ces soldats soit disant irréprochables.
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«N'ayez crainte, j'ai déjà connaissance de son visage.»

Il la dévisagea, l'air neutre. Bien que ses traits ne trahissaient aucune émotion, ses yeux, eux, se faisaient plus pressants. Le général, derrière ces mots, semblait avoir quelque chose en tête.

«Voyez, mademoiselle, j'ai la chance d'avoir des subalternes compétents. Tous ont leurs forces et faiblesses, et tous m'apportent, à leur façon, ce petit quelque chose qui me permet de faire mon travail. De cette façon, je suis assez bien informé ici bas pour pouvoir m'enorgueillir d'un avantage. Il m'est, selon toute logique, difficile d'accomplir un but sans m'être préparé au préalable, car le comble de l'irresponsabilité est le manque de discernement, et que en ma qualité de général, je n'aime point être pris au dépourvu.»

Il sourit finalement.

«Vous noterez que je me garde une part de mystère, sans quoi les personnes qui participent à cette opération ne pourraient pas se délecter du goût de l'aventure. Toutefois, je vais me laisser tenter par votre proposition : guidez-moi donc, demoiselle, montrez-moi à quoi ressemble le marché noir, où se réunissent les laquais de la dame, et par quelles rues transitent les marchandises achetées en contrebande. Et puis, si vous ne savez rien de tout cela, alors indiquez-moi la meilleure taverne, car si je ne puis être satisfait en ce jour, Olof, lui, aura son compte.»

«Trop aimable, mon général.»

«N'est-ce pas.»

Promenant son attention sur les moindres détails, Bell se décida alors à reprendre.

«Pour ce qui est de votre question, laissez-moi répondre à votre amabilité par ma franchise. Si mes soldats ne défendent point la veuve et l'orphelin en ce bas-monde, ce n'est pas parce qu'ils sont trop occupés à préparer la guerre ou à combattre la Malice, mais bien parce que déployer une force en ces lieux pose un problème de logique. La moitié de vos gens vivant dans les environs sont hostiles à notre roi, j'ai moi-même pu le constater il y a peu lors d'une de mes récentes expéditions, tandis que l'autre moitié appartient à la dite Aelin. Le pays étant au bord de la crise, vous vous doutez fort bien que je suis peu enclin à risquer mes hommes dans les souterrains pour la gloire des démunis, précisément dans la mesure où, d'après les dires, la propriétaire des lieux s'en occuperait bien à ma place.»

Il marqua une pause.

«Non, cet endroit n'est pas une préoccupation. Mes seules marges de manœuvre, en l'état, sont des actions ponctuelles comme celle qui s'organise présentement, et ce avec un maigre espoir de parvenir à mes fins. Peut-être faisons-nous cela par dissuasion, ou pour faire passer un quelconque message, ou peut-être avons-nous véritablement une idée en tête. Je ne puis en dire plus, même à un si beau minois, car ce secret militaire, je le crains, m'appartiens à moi seul.»

Il disait cela avec cette même expression de confiance qui ne le quittait plus depuis plusieurs minutes.

«Soit, parlons de vous. Je ne connais toujours pas votre nom, et bien que je sois homme à aimer le mystère, voilà une chose peu pratique que de me fier à une inconnue. Et puis, dites-moi, quelle est donc votre place parmi ces pavés ? Malgré ce vol malencontreux, j'ai peine à croire qu'un si beau sourire appartienne à une femme malheureuse, j'aurai plutôt tendance à penser que vous, demoiselle, êtes assez bien traitée en ces lieux. Je me trompe ?»

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La reine du marché noir n’est visiblement pas la seule à se jouer de l’autre. Elle se retient de sourire, lorsque le général lui confie savoir à quoi  ressemble sa proie. Oh ce n’est pas tout à fait faux. Il sait à quoi elle ressemble à présent, il n’a juste aucune idée de qui elle est réellement. Elle aurait presque envie qu’il l’attrape à présent. Rien que pour se délecter de l’expression sur son visage lorsqu’il apprendra qu’elle s’est jouée de lui, qui n’aime pas être pris au dépourvue. « Il est bon de savoir que vous avez la situation sous contrôle. Si je puis cependant vous donner un conseil, tâchez de ne point le crier haut et fort dans les rues. Les rumeurs prétendent qu’elle a des oreilles partout… » Et, présentement, même dans les rangs de l’ennemi. Sans compter tous ses hommes qui se dissimulent toujours ici et là.

Elle continua sa marche auprès de l’homme. A sa demande c’est elle qui les guidait, à présent, dans ces rues qui étaient devenues au fil du temps comme son foyer. « Vous donne-t-elle vraiment l’impression de bien s’occuper des lieux ? Il n’y a ici que la misère…Je comprends tout à fait vos arguments. Mais, si vous me le permettez, je vais continuer d’espérer que ces lieux deviennent un jour votre préoccupation. Je pense que beaucoup en ont besoin en ces lieux. » Foutaises. Elle a simplement envie qu’il s’en aille pour ne jamais revenir –ou qu’il entre à son service bien entendu. Personne ne s’est jamais occupé des gens ici, mis à part elle. Elle n’est pas parfaite mais elle fait ce qu’elle peut, contrairement au Roi qui tourne le dos à la misère et ne vient en aide qu’aux plus aisés.

Comme marquée par les derniers mots du général, elle s’arrêta une seconde, juste une seconde. « Oh…Pardonnez mon impolitesse, ma peine était si grande que j’en ai oublié de me présenter à mon tour. » Elle reprend une marche lente, guidant toujours le général. Elle pourrait même le mener tout droit dans la gueule du loup, si elle le désirait. « Vàna Voronwë. » Ce qu’il pouvait être aisé de s’inventer une toute nouvelle identité. Elle lui adresse un sourire. « J’ai la chance d’avoir un frère ainé qui sache se faire respecter. Pas toujours de la meilleure des façons, je le crains. Il m’a souvent fais des frayeurs que je ne serais même pas capable de conter. Mais il a toujours pris soin de moi et il me protège, tant et si bien que l’on n’ose pas m’approcher. Bien qu’il ne fasse visiblement pas cet effet sur Aelin… » Elle baisse légèrement la tête, sa moue redevient triste à cause de ce pauvre collier fictif qui lui a été dérobé. Puis, elle se redresse finalement, les voilà arrivés là où elle voulait les conduire.

Elle s’avance, légèrement, et se poste devant une ruelle sombre. « Nous y voilà. Je ne saurais vous dire combien il y en a d’autre, mais je sais que dans cette rue les échanges avec la reine vont bon train. Je ne m’y suis moi-même jamais risquée mais certains de mes proches m’ont confiés que c’était à ce point de rendez-vous qu’il faudrait se rendre si l’on veut lui proposer un marché. » Ce serait drôle qu’il se prenne au jeu et qu’il demande à certains de ses hommes de monter la garde. Les pauvres perdraient leur temps…
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«Une aubaine que d'avoir cet homme à vos côtés, Vàna. La vie n'est pas toujours tendre avec les femmes solitaires, c'est là une triste évidence que vous subissez parfois à des âges indécents. Certaines ont plus de chance que d'autres, dirons-nous, et s'entourer de personnes puissantes est une belle opportunité d'échapper aux affres cruelles de leur existence.»

Il haussa les épaules.

«Mais je ne suis point né femme, je le crains. Tout ceci n'est qu'expérience dans un monde où la loi du plus puissant sévit toujours, et ce bien plus en ces souterrains qu'autre part. Cela dit, la force est un des principaux vecteurs d'ordre ; un moteur indispensable à toute société civilisée, car il n'est de royaume qui puisse tenir debout à la seule force de son instinct. Vous disiez que toute cette misère nécessitait mon attention, mais je vois, de mes yeux, une forme d'ordre dans tout ce chaos : que vous le croyiez ou non, de par sa petite organisation, la dite Aelin m'épargne bien des tracas.»

Et il plissa les yeux.

«Inutile d'entrer dans les détails.»

Ils arrivèrent à la ruelle, à la limite de laquelle le général se posta. Il jeta un regard nonchalant vers le lieu désigné par la jeune femme, puis donna un bref coup d’œil à son subordonné. Il pivota alors vers la demoiselle, un grand sourire sur les lèvres.

«Vraiment ? Une bien belle information que voici, demoiselle. J'ai peine à croire qu'une telle fortune vienne à se présenter sous mes yeux, aussi spontanément. Non pas que je ne veuille point saisir cette chance, mais j'ai développé, au fil de mes longues années de service, une sorte de paranoïa maladive quant aux conjonctures favorables. Et je n-..»

«Ils reviennent, général.»

Il frappa dans ses mains.

«Ah !»

«Général, la mission est un succès. Seul un n'a pas établi contact, et nous n'avons pas trouvé trace de sa présence dans les quartiers. Nous le supposons enfui, ou peut-être mort : quoi qu'il en soit, la plupart ont bien rempli leur devoir.»

«Parfait. C'est une bonne chose. Ces braves n'avaient rien jusqu'à présent, et il a fallu que la providence vienne jusqu'à eux pour qu'ils se rangent du bon côté. Quoi qu'il en soit, notez bien tout ce que vous avez recueilli sur un rapport ; un par groupe, comme d'habitude. J'ose espérer qu'il y aura du croustillant à me mettre sous la dent, j'ai un petit faible pour les surprises. Ah ! Et pour le collier ?»

«Rien à signaler, monsieur.»

«Tant pis. Allez-y.»

Le soldat salua rapidement et repartit à la rencontre de ses camarades.

«Tu vois, Olof.»

«Vous aviez raison. J'ai peut-être parlé trop vite, ils peuvent être utiles. Parfois.»

Le général laissa échapper un petit rire.

«Comme toujours, mon brave.»

Il se tourna alors vers la jeune femme, qu'il avait, jusqu'ici, éclipsé de par sa conversation avec le soldat. Même si son sourire s'était effacé, il conservait un petit air satisfait sur le visage, apparu comme par enchantement après le rapport de son subordonné. Il se pencha un peu, et força une moue.

«Pardonnez-moi, Vàna, mes soldats n'ont pas pu retrouver votre bien. Peut-être pourriez-vous vous adresser à votre frère ? Même s'il craint la reine, il aura peut-être, en sa qualité d'aîné salvateur, une solution à vous proposer. Pour ma part, j'ai terminé ma mission en ces lieux. Ça n'aura pas duré longtemps, je vous l'accorde, mais les royaumes ne tombent pas en un jour, et c'est pas à pas que j'avance dans l’exécution de cette vaste opération. J'ose espérer que Aelin s'intéressera un peu à toute ma machination, qu'elle se lancera dans d'incessantes investigations pour savoir où je souhaitais en venir et que, à la toute fin, elle désespérera d'avoir été prise de court par mon ingéniosité !»

Il sourit en coin.

«Ou peut-être pas. Nous verrons. Et vous, demoiselle, que comptez-vous faire ? Vous plaindre à votre frère ? Je pourrais vous emmener plus haut dans la capitale, là où les affaires marchent bien et où les femmes de votre splendeur ne risquent point leur vie chaque jour. Vous pourriez vous dénicher un travail sans trop de peine, nombreux sont les établissements qui recherchent des serveuses débrouillardes, par exemple.»

Il marqua finalement une pause.

«Ou peut-être préférez-vous demeurer ici ?»

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Tout comme lui, elle se contente d’hausser les épaules au sujet de son frère si protecteur, une aubaine pour elle que de l’avoir. Dans les faits, si un frère ainé existait réellement, nul doute qu’elle serait sa protectrice plus que l’inverse. Mais qu’importe. Il donne l’impression de croire en toute cette vie qu’elle s’invente et cela arrange bien ses affaires.

Elle ne cache pas son sourire lorsqu’il parle d’elle, bien entendu. Mais c’est un sourire davantage doux que véritablement fier, elle ne saurait se le permettre à un point aussi crucial. En effet, il y a dans ce chaos un peu d’ordre. Il y en aura même de plus en plus si des gens comme ce cher général la laissaient vivre sa vie, plutôt que de venir la pourchasser. Est-elle un trochée ? Est-elle si difficile à avoir que ce serait une grande fierté que de réussir enfin à l’enfermer entre quatre murs ? Certes, elle n’est pas dans la légalité la plus complète. Elle n’en reste pas loin bien loin du pire criminel de la contrée. Alors pourquoi cet acharnement, cette fascination ? Elle pourrait le lui demander. Mais sa couverture, sa frêle et précieuse couverture, doit être épargnée. Alors elle se tait.

« Je ne vous offre qu’une piste, une maigre piste basée sur ce que je peux entendre et voir au sein de cette communauté à laquelle je fais, bien malgré moi, partie. Vous pouvez vous méfier, ne pas y croire. Je le comprendrais, je le comprends. Cela ne tient qu’à vous. Je n’avais rien à y gagner à vous avouer cela, tout comme vous n’aurez rien à perdre si vous prenez cette information. » Par contre, il risque de perdre beaucoup de temps à exploiter cette idée s’il commence à surveiller cette ruelle.

Lors des échanges, elle laisse trainer son oreille, attentive et curieuse. Elle en avait presque oublié ce foutu collier, voilà qu’elle doit reprendre une moue triste à présent. Amusée au début, ce rôle la lasse à présent. Elle n’aime pas jouer les faibles, les filles fragiles. Cela ne lui ressemble tellement pas… « Vous avez fait votre possible, je vous en remercie. J’en parlerais à mon frère oui, il a de bonnes idées, parfois. » Elle sourit. « Je l’espère pour vous. Et si jamais je peux vous être utile pour quelque chose, n’hésitez pas. »

Ce général fait son devoir, il est bon, et altruiste. Il pense aux autres. En a-t-il vraiment quelque chose à faire, ou ne fait-il que son travail. « Ma famille est ici. »  C’est faux. « Votre offre est tentante, mais ma famille est ici, mes amis sont ici, ma vie est ici…Là bah je ne connaîtrais personne. La vie y sera peut-être matériellement plus confortable, mais il y a plus important, n’est-ce pas ? Je vous remercie pour votre offre, mais il ne serait pas sage de l’accepter… » Une petite pointe de tristesse pour terminer en beauté. Après, il va sans doute s’en retourner à des occupations plus « importantes » que les bas quartiers. Et elle pourrait redevenir elle-même. Enfin.



HRP : Je te propose de te laisser cloturer,et qu'on discute en mp pour lancer le suivant qui risque d'être plutôt fun :09:
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Bell
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Le général pouffa de rire. Son visage s'illumina un peu, un semblant d'expression authentique dans toute cette mascarade. Il passa doucement sa main dans ses cheveux blonds, et répliqua.

«Je le pense également.»

Bell se tourna rapidement vers Olof et lui fit un signe de main. Celui-ci salua et alla rejoindre ses camarades dans la grande allée.

«Je reviendrais peut-être. Ou peut-être pas ? Qui sait. Je suis partisan de la vision selon laquelle, nous autres mortels, façonnons le destin grâce aux outils que les dieux nous accordent. Grayling m'a fait don de certains talents, que je m'efforce de mettre à profit en son nom ; et il se pourrait bien que, de par ce cadeau, les choses viennent à changer ici bas. Nous verrons. Mais quoi qu'il en soit, il serait agréable de croiser votre route à nouveau, demoiselle. Vous étiez de bonne compagnie.»

Il sourit.

«Et même si, pour les puissants, les bonnes choses n'ont jamais de fin, je me permet de mettre fin à celle-ci. Puissiez-vous vous porter convenablement en ces souterrains.»

Il leva légèrement la paume, puis tourna les talons. Il rejoignit son peloton à pas comptés, car la mission étant terminée, il n'avait plus rien à faire dans les environs. Et pourtant, la perspective d'étudier au peigne fin les nombreux témoignages qui avaient été recueillis assaillit très vite ses songes. Le général fit une moue. Piétinant les pavés saccadés, il décida d'un coup de tête que Hecbert, son assistant personnel, aurait beaucoup de paperasse à s'occuper en ce soir d'hiver.

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