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« Le colisée d'Hélios ~ poings et lame [ft. Banban] »
Mars ;

Mars
Nouvel aventurier

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La guerre allait bientôt de nouveau frapper Kireïde. Beaucoup le sentaient, peu encore étaient capables de le réaliser. Quant à Mars… Ses ordres étaient très clairs. Se tenir prêt et intervenir le moment venu. Causer le plus de pertes à l’armée des hommes-bêtes et les repousser. Il se demandait s’il y verrait cet homme. L’un des très rares homme-bête lion. Celui qui avait tué Cérès, la seule figure maternelle qu’il n’avait jamais connu.
Son poing se serra, son regard se fit plus dur. Une caresse insidieuse traversa son corps. Des braises rouges auraient pu s’échapper de sa peau, tant le brasier de sa haine se sentait prêt à se raviver, lorsqu’il songeait à cet homme qui avait tué l’une des rares bienfaitrices qu’il ait connu sur cette terre maudite. Les gens autour de lui remarquèrent le léger tremblement, figure gigantesque parmi les badauds qui préfèrent s’éloigner que de rester à côté de ce sommet noir. Il soupira, ce qui fit gémir de peur une paysanne près de lui qui s’était arrêté pour le contempler. Les rumeurs disaient que les marqués parvenaient parfois à dissimuler leur origine et vivre parmi les Hommes. Mais la réalité était bien différente pour Mars.

Peu importe à quel point sa marque était menue, discrète, son apparence elle-même suffisait à répandre autour de lui un climat de peur et d’effroi. Les civils ne voyaient en lui qu’une anomalie qui terrifiait leur sens commun. Les seuls à respecter son existence sans forcément le craindre, était paradoxalement ses adversaires. Et tant qu’à faire, il valait mieux qu’il aille se détendre en faisant ce qu’il savait faire de mieux. L’argent n’était pas ce qui lui importait le plus, mais cela ne signifiait pas que le mercenaire offrait ses services gratuitement.
Il y avait un lieu dans la capitale de Kireïde où ses services étaient convoités et rémunérés en permanence : le Colisée. Il n’avait encore jamais été dans ce quartier d’Hélios. De toute manière, il n’aimait pas traîner dans les villes en général et se faisait une spécialité que de vivre dans les contrées sauvages, loin des Hommes et des Algiz, qui pour la plupart, préféraient leur confort sédentaire.

Les fanions et les drapeaux qui parsemaient l’architecture pierreuse de la capitale l’informa de son arrivée dans le quartier de l’arène. Les foules dans les rues s’étaient diversifiées en accord avec le public qui côtoyait ces allées : des braves aux filous, des rusés aux mages, des recruteurs pour la bataille prochaine aux marchands d’armes et d’armure, cette fresque martiale apaisa l’âme de l’épéiste noir qui se sentit alors presque chez lui. Au centre de ce quartier, une construction de pierre gigantesque et majestueuse s’érigeait, écrasant même la gargantuesque stature de Mars. Cet endroit était en l’honneur de ceux qui n’en manquaient jamais : le Colisée d’Hélios.

S’avançant dans la pénombre d’une des entrées gardées par des hommes en armure lourde, le jeune homme contempla la herse qui devait sûrement pouvoir s’actionner de l’intérieur et pensa alors que cet endroit était une véritable forteresse dans la forteresse, ce qui ne manqua pas de l’amuser. L’odeur de l’humidité et la fraîcheur à l’ombre des pierres de l’arène trancha avec la chaleur extérieure. Plusieurs guerriers discutaient bruyamment dans un coin, tandis qu’un autre récupérait d’un affrontement, assis sur un peu de paille au sol.

Un homme au crâne rasé et à la moustache fournie, l’air patibulaire, inscrivait à la plume sur un registre, les noms d’une file de joyeux lurons prêts à s’adonner aux joies de l’affrontement sous les yeux des spectateurs. Un maigre paiement leur été offert pour le sacrifice de leurs corps. Pour en espérer plus, il faudrait vaincre.

Facilement plus grand de deux têtes par rapport à la plupart des prétendants aux succès et à la gloire, Mars remarqua un gringalet devant lui… Il portait un sac qui semblait plus ou moins rempli. Mars avança en silence derrière lui, jusqu’à remarquer la main furtive qui tenta de pénétrer au sein du sac du jeune homme en face de lui. De sa large main, il attrapa le responsable. L’administrateur-scribe de l’arène, qui décidément, vu sa réaction, devait être aussi un ancien combattant, hurla des ordres en comprenant ce qui venait de se produire. Deux gardes arrivèrent assez vite et escortèrent le malandrin vers les cachots... La file se remit en place, comme si de rien n’était.

Des murmures vinrent affirmer que ça arrivait souvent que des « paysans de la campagne » se fassent détrousser dans la file…
Ban ;

Ban
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Bruit sourd ; odeur métallique. La cacophonie rituelle de la salle d'attente assaille les oreilles des non-initiés. Les plus grands gaillards se préparent à donner la mort, et les plus faibles se taisent. On dit que le Colisée est un recueil, car les histoires s'y succèdent, elles y trouvent autant de fins tragiques que de glorieuses épilogues. On dit aussi qu'elle est source de miracles, que les acteurs principaux transcendent la fantaisie pour faire du rêve une réalité ; le Colisée est le lieu où les désirs s'entremêlent et deviennent concrets.

Mais au détour du renom, la faucheuse se tapit.

Le public aime le sang. Le public aime les cris déchirants. On ressort rarement indemne de la fosse, car si les gagnants dépouillent les malheureux de leur chair, ils y laissent également une subtile part de leur humanité. La mort n'est pas une fatalité ; au contraire, les règles sont et seront toujours au jugé des puissants, et jamais, au grand jamais, leur gueule opulente n'a osé faire l'apologie du meurtre. Le concept est sous-jacent, assimilé, car si faire couler le sang de ses adversaires a toujours été un dernier recours, la pratique elle-même s'est transformée en tradition.

Aujourd'hui, on perd souvent la vie dans l'arène.

Le garçon secoue la tête. L'heure n'est ni aux doutes, ni aux remords ; l'attente est une des phases les plus importantes du combat ; c'est l'homme le plus préparé qui brillera dans la fosse, car plus qu'un effort physique, se battre est avant tout un état d'esprit. Et comme à chaque fois, il inspire, expire, il retrouve son calme. Il se concentre sur les conversations autour de lui, promène son regard, fait le vide dans sa tête, jusqu'à ce qu'il entre en osmose avec l'atmosphère du Colisée.

Un comble pour quelqu'un qui n'a nulle part ailleurs où aller.

Éclat du tumulte. La file s'agite plus que nécessaire, une variable inconnue s'est coincée entre ses dents. Le jeune homme se retourne, s'extirpe de sa torpeur pour jeter un œil intrigué au chaos naissant. Un bougre s'est fais emmener, d'autres murmurent, d'autres se remettent à leurs affaires, et derrière lui, juste derrière lui, un géant tranquille patiente.

Il cligne des yeux, c'est comme si il voyait un mirage.

Le garçon ne l'a jamais vu, et Vaec sait qu'il a passé toute son existence à frapper en ces murs. Le monstre est plus qu'imposant, au point que le minuscule, lui, se demande si il est véritablement humain. Un éclair de génie, il réalise ce qui s'est passé, qu'est-ce qui a donné lieu à cette irrégularité : trop concentré, le temps s'est arrêté pour lui, et il n'a même pas su remarquer qu'on en voulait à ses biens. Il glisse sa main contre sa nuque, un peu honteux ; ce n'est pas digne d'un gladiateur que de se faire prendre au dépourvu par un simple escroc.

Est-il seulement un gladiateur ?

Ce n'est rien. Le jeune homme redresse le dos ; il tente de gagner quelques centimètres, de captiver le regard du géant. Il n'est pas très grand, mais se risque à lui sourire pour le remercier. «C'est bien aimable de m'avoir défendu. Vous m'avez l'air d'avoir bon cœur ! Si ce n'est pas trop indiscret, qu'est-ce que vous venez faire dans un endroit pareil ?» Si il l'avait déjà rencontré auparavant, ça ne fait aucun doute qu'il s'en souviendrait encore aujourd'hui.
Mars ;

Mars
Nouvel aventurier

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« La guerre… La guerre ne meurt jamais. »

Ces mots s’échappèrent de manière froide et glaçante comme une brume meurtrière. Oui, il n’était là que pour tuer le temps avant la prochaine bataille. Ironique : la plupart des gladiateurs ne connaissaient pas la violence des conflits. Les bains de sang, l’horreur des familles détruites. Le vice des Hommes brisés, des espoirs meurtris. Des fleurs cramoisies éparses, métaphores des corps désincarnés qui fleuriraient dans un sombre champ que serait celui des batailles de demain. Les vies qui s’éteindraient comme son souffle dans l’humidité de cette arène.

Mars incarnait l’aphorisme qui venait de s’exprimer de ses lèvres et par extension, dans ses pensées tourmentées d’un guerrier qui n’avait que le combat pour raison de vivre. Un cœur affable ? On ne lui avait pas souvent dit. Aussi, son visage de marbre se contenta de jauger l’individu qui cherchait à ne pas paraître insignifiant face à lui. Etait-ce une ruse ? Ou simplement de l’inconscience ? Le jeune homme reflétait bien la carrière désincarnée des gladiateurs. Experts des spectacles de violence citadin, des duels parfois truqués ou d’affrontements contre des bêtes, voire des hommes-bêtes, ceux-ci ignoraient tout de la réalité des combats les plus violents, de ceux qui jouaient leur vie sans la possibilité de voir le match être arrêté. Ceux qui côtoyaient les lignes de fronts, les formations serrées, de la vie des soldats dont le champ de vision n’étaient emplie par autre chose que l’infinité du combat qui s’éterniserait…
Mars le savait désormais : le jeune homme avait cette part de naïveté de ceux qui ignoraient l’immensité et la cruauté du monde, tant dans sa beauté la plus poétique que sa froide rectitude naturelle.

« Mais il est une chose que l’on peut tuer ici. Le temps. Le temps avant la prochaine bataille, la prochaine destination avant que ne soient cramoisis du sang des armées » avait rajouté Mars, sans baisser les yeux vers son interlocuteur. Il conclut d’ailleurs : « Il est dommage que cette arène ne soit pas plus stricte sur la mort des combattants, sauf à vouloir prêcher un élitisme qui ne fera que nourrir les bêtes qui glapissent par-delà le désert… »

Mars ne craignait pas la mort. Il était un solitaire. Mais cette arène présentait un avantage pour Kireïde : celui de permettre la formation de mercenaires et de troupes plus expérimentées. Mais la mort et le sang sont toujours les bienvenues pour calmer une foule qui craint pour sa vie et qui n’a de cesse d’avoir son cœur arraché entre la paix et la juste volonté de libérer les leurs. Mais les Hommes avaient cette limite de se reproduire que plus difficilement par rapport aux Algiz. Chaque vie était précieuse, sur un champ de bataille. Chaque Homme avait en lui la force de pouvoir surpasser les limites de transformation de la plupart des Aligz. Serait avisé, celui qui comprenait le caractère précieux du sang qui se versait inutilement ici. Mais il n’était point militaire ou stratège. Tacticien, il ne l’était que pour mieux survivre.

Peu loquace, il n’avait pas d’autres choses à ajouter, hormis peut-être : « Votre candeur est une force et une faiblesse. Une force car elle vous portera loin… Une faiblesse car elle vous rend inconscient du danger. Si vous voulez me remercier, alors soyez sur vos gardes. Surtout en un lieu où l’or est la récompense du sang ».

Mars était quelqu’un d’étonnamment poli pour un ancien esclave et gladiateur, devenu mercenaire. Mais pour lui, son interlocuteur n’était pas plus qu’un enfant à ses yeux. Tant de par son comportement que par cette stature qui les différenciait tant. Froidement, l’épéiste noir regretta alors que ce monde laissait tant de place aux conflits, pour ceux qui étaient si peu près à faire face à ceux-ci…
Ban ;

Ban
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Le jeune homme s'étonne. «Oui..» Certes, il n'arrive pas à cerner le géant, mais son expérience reste néanmoins incontestable ; il transpire la guerre, comme ces soldats vétérans qui n'en peuvent plus du calme avant la tempête, qui ne vivent que pour pourfendre. Ce n'est pas de la cruauté, juste une implacable routine qui s'instaure au gré des années, qui, comme le sang, colle à la peau et ne se détache jamais vraiment. Ces choses-la, ces personnes, se sentent à des mètres à la ronde. Et Ban est perplexe, car si les apparences ne font aucun doute, la réalité est tout autre : le gaillard est gentil, plus qu'il n'en a l'air ; il n'a rien à y gagner, et pourtant il s'entête à donner des conseils à un inconnu, qui plus est aux portes de l'arène, là où il est coutume que les échanges se transforment en adieux.

C'est comme un rayon de soleil.

Mais l'homme est ici, tout comme lui, il a posé ses pieds sur ce sol froid et indifférent. On n'entre pas dans cette salle pour visiter les lieux, pour s'émerveiller de la décoration ; on s'y trouve pour tuer, ou se préparer à tuer, pour blesser et démembrer, pour faire du mal à des inconnus, à des créatures qui n'ont rien demandé, ou à des malheureux qui n'ont pas eu le choix. «Vous verrez, il y a un décalage entre ce qu'on dit et ce qui s'y passe. Mais je vous remercie.» La loi de l'arène est implacable, et elle s'applique de jours en jours. De minutes en minutes.

Encore un peu de temps. La liste défile, et les match se préparent. «Vous êtes de Kireïde ? Vous ne ressemblez pas aux personnes que j'ai l'habitude de croiser. Même sans prendre en compte la grande.. taille.» Il penche un peu la tête vers l'épée, imposante, effrayante. Ça ne rassemble pas aux armes traditionnelles du pays, et ce n'est pas non plus ce que le commun des soldats a l'habitude de porter.
Mars ;

Mars
Nouvel aventurier

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Est-ce une grimace qui traverse le visage du guerrier en armure noire ? Ou plutôt un sourire ? Personne n’aurait su le dire. Seul un petit souffle amusé s’échappa lorsqu’il entendit la référence à sa grande taille. Quant aux questions posées… Qu’y répondre ? La véritable question était plutôt était-ce réellement important pour eux de partager ce genre de détail ? Ils ne se reverraient pas et s’ils se revoyaient, l’un d’entre eux allait devoir au minimum, mordre la poussière sous les coups de l’autre, au pire, y laisser sa vie.

« Y a-t-il un code vestimentaire propre au royaume de Kireïde et à ses arènes ? » laissa-t-il échapper dans un murmure froid et amusée. Ce n’était pas une réponse, mais plutôt une manière de lui démontrer que les arènes faisaient bien souvent fi des origines. Ne restait que le combat et l’art de le gagner. Les armes qui s’entrechoquent, les volontés qui se rencontrent et s’altèrent sous l’impulsion des cœurs passionnés, à la recherche de la gloire et d’un avenir plus radieux qu’un sol sablonneux ou qu’un ciel immense et pluvieux comme seul toit. « Je viens de partout et de nul-part. On peut dire que je suis une ombre né des caprices des dieux et de leurs serviteurs. »

Réponse à la fois très vague et pourtant très juste. Pas de bonheur ou de souffrance, pas de joie et d’émotions. Juste les faits, réels, tels qu’ils étaient. Personne ne remarquait la marque, dans son cou. Une cicatrice stylisée, comme une lettre engravée sur sa peau. L’enfant d’un loup et d’une fille de Vaec. L’union aujourd’hui contrenature de l’harmonie d’origine. La relativité de cet état de fait ne put qu’accentuer la grimace qui était en fait un sourire amusé.

« Et vous, jeune homme ? Vous semblez bien jeune pour connaître cet endroit. Vous n’êtes pas qu’un simple paysan venu chercher une quelconque subsistance. Votre souffle est beaucoup trop régulier. »

Harmonieusement, de manière régulée et contrôlée, voilà comment le géant borgne percevait la respiration du jeune homme face à lui, après s’être concentré quelques secondes sur lui. Il n’en avait pas l’apparence, mais celui-ci était bel et bien un guerrier, qui, au surplus, semblait avoir atteint une relative maîtrise de son être. Ses pas étaient eux aussi calculés, de telle manière que ses mouvements n’étaient que l’écoulement naturel de la volonté de celui-ci, sans qu’aucun mouvement superflu ne soit effectué.
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